Les Grys Grys : Maximum Rythm'n Blues

Depuis 8 ans déjà, les Grys Grys arpentent la douce France, jouent dans les petites salles, font les premières parties et tournent en France, en Espagne, Italie, Portugal, Suisse, république Tchèque, Allemagne, Belgique, Danemark, Norvège, Angleterre, Écosse, sur la cote ouest des États-Unis. et démontrent que le rock français a de beaux restes et même beaucoup plus.

Explosion du rythme

Inspirés par le rythm'n blues anglais des années 60, le garage punk, le punk tout court, ce groupe est un redoutable gang sur scène. Manuel Monier et son harmonica à la Magick Dick (J Geils Band), Almir Phelge au chantet à la basse implacable (il a bien écouté Phil May des Pretty Things époque LSD (1965)), guitares à la Yardbirds (Roméo Lachasseigne et Vincent Bassou) , et Esteban Grisey à la batterie, le Keith Moon enveloppé du groupe nous font croire que l'on est revenus au Marquee Club en 1965-66. Le look du gang est un mélange de mods circa 66, de hippies psychédéliques, de rockers westcoast à la Flamin' Groovies.

D'où viens-tu Grys Grys ?

Certains les voient originaires d'Ales (où ils se sont formés en 2010), d'autres de Sète, de Montpellier, une chose est sure : ils ne sont pas parisiens et bien d'Ales. Toujours est-il qu'ils sont la preuve vivante qu'il n'est pas nécessaire d'être américain ou anglais pour déménager sérieusement. Le combo a signé récemment avec Groovie Records, une compagnie portugaise qui possède à son catalogue des groupes comme les Unclaimed de Shelley Ganz (intégristes du rock garage, rien n'existe après les Music Machine), les suédois Crimson Shadows, les garageux américains, Gruesomes, les russes Cavestompers, que du beau monde !

Grys Grys : I am Ready

Les Grys Grys, l'album

L'album éponyme du groupe est sorti récemment (mai 2019) et il est à la hauteur de ce que l'on peut en attendre. Il est produit par Liam Watson (White Stripes) aux studios Toe Rag. Le disque est plus mélodique, policé, que le son du groupe sur scène mais l'inspiration reste la même : Rolling Stones des débuts, Pretty Things (dont ils reprennent la version de " Roadrunner" sur scène), Them,Yarbirds circa Jeff Beck, Jimmy Page et même les suédois Thor Hammer (I Don't Care). On peut aussi estimer que le punk a laissé des traces notamment dans la manière de jouer à cent à l'heure et de ne jamais reprendre son souffle. Chacun des titres de l'album aurait mérité de figurer sur la compilation Nuggets de Lenny Kaye. On pense aussi aux Flamin' Groovies, aux Real Kids. Preuve de leur bon goût, ils reprennent le moment fort de leurs concerts : « Got Love If You Want It » de Slim Harpo », joué aussi par les Kinks, les Stones, les Yarbirds, Eric Clapton, Billy Gibbons de ZZ Top, Johnny Winter et, le croiriez-vous (?) leur version est à la hauteur de celles de leurs illustres prédécesseurs. En définitive, les Grys Grys ont réalisé le rêve de centaines de groupes français toutes époques confondues : jouer comme un groupe anglais et sonner de telle manière que l'on ne puisse deviner qu'ils sont français...

Le futur du rock'n roll ?

Tony Truant & Grys Grys : "Too Much Class For The Neigbbourhood

N'exagérons pas car la musique des Grys Grys est datée mais elle en vaut bien d'autres et elle fait bonne figure auprès de tous les groupes et artistes de ce site. Signalons aussi que l'ex Dogs, Tony Truant a enregistré un titre (reprise de "Too much Class For the Neighbourhood" des chiens de Rouen en français) avec le groupe. Une manière de consécration car les Dogs furent l'un des meilleurs combos français des années 70 et 80. On ne peut que recommander chaudement l'album et aussi de courir voir ce groupe digne des Hot Pants pré Manon Negra ou des Kingsnakes de Daniel Jeanrenaud.